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Dernière modification le 05 mai 2008


Le Ragondin (Myocastor coypu)

Ragondin et ses jeunes

Importé d’Amérique du Sud à la fin du XIX ème siècle pour sa fourrure, le Ragondin, Myocastor coypu (Molina, 1782) a su coloniser en quelques décennies l’ensemble de l’Europe à la suite de nombreux lâchers dans la nature. Présent sur l’ensemble des zones humides bretonnes, le ragondin cause de nombreux problèmes aux gestionnaires des cours d’eau sans compter les risques sanitaires que sa présence peut occasionner pour les activités humaines. Pourtant, s’il n’est pas possible d’éliminer cette espèce du territoire, les moyens de contrôle existent et il semble même envisageable de tirer partie de la présence de cette population invasive.


Description, origine et répartition

Le Ragondin est le plus grand représentant de l’ordre des rongeurs. Ce mammifère aquatique de couleur brune pèse en moyenne 6 kg et mesure une soixantaine de centimètres auquel s’ajoute la queue, cylindrique et écailleuse, d’une longueur de 25 à 45 cm. Il est reconnaissable à ces quatre grandes incisives de couleur orange à rougeâtre et à son menton et ses vibrisses de couleur blanchâtre.
Particulièrement bien adapté à la vie aquatique, le Ragondin nage en alternant des mouvements rapides des pattes antérieures avec des mouvements plus lents mais plus puissants de ses pattes postérieures. Ses lèvres obturales sont situées en arrière de ses incisives et ses yeux et ses oreilles sont visibles au dessus de sa tête lorsque celui-ci nage.

Le Ragondin est actif surtout au crépuscule et la nuit mais il est parfaitement visible le jour.
Il atteint une longévité maximale de quatre ans dans les milieux naturels. En captivité, il peut vivre jusqu’à six ans.
Le Ragondin est équipé d’une fourrure épaisse composée de poils de jarre longs et raides et de poils de bourre courts et denses. Ce type de pelage reste sec et permet une bonne isolation de son corps. Des mues successives permettent au Ragondin de s’adapter aux conditions climatiques. Cependant, originaire d’Amérique du Sud, il supporte mal le froid des hivers rigoureux. Aussi, la mortalité des populations de Ragondin est relativement élevée au Nord. Ce sont surtout les petits qui sont touchés par les basses températures.

Habitat

Le Ragondin est un mammifère aquatique qui affectionne particulièrement les marais, les lagunes, les bords de ruisseau dont le courant est faible. Il colonise également les fossés et les canaux des milieux dans lesquels il a été introduit. Il préfère généralement les eaux stagnantes envahies par la végétation dont il se nourrit.
Il se réfugie dans un terrier à plusieurs entrées dans les berges des milieux qu’il colonise et au moins l’une de ces entrées est sub-aquatique. Les galeries creusées par le Ragondin peuvent atteindre une longueur de 7 m et fragilisent souvent les abords des cours d’eau et des étangs.
Dans certains marais, il est possible de trouver une vingtaine de Ragondins par hectare. Le Ragondin a un comportement grégaire et polygame. Aussi, les individus vivent en clans dont les domaines se recouvrent partiellement. Les domaines des mâles dominants sont proches de ceux des femelles alors que les mâles dominés vivent en périphérie. Lorsque la densité de la population augmente, les Ragondins peuvent parcourir jusqu’à 50 km pour trouver un nouveau territoire favorable.

Régime alimentaire

Le Ragondin est un herbivore opportuniste qui consomme un tiers de sa masse corporelle chaque jour. Il adapte son régime alimentaire à la saison : en hiver il consomme des rhizomes et des tubercules, à la belle saison, il apprécie les pousses de carex, de roseaux, de potamots…, et mange les fruits et les récoltes à la fin de l’été. Il peut se déplacer loin de son habitat pour s’alimenter avec du maïs, du blé et autres poacées et céréales issues des cultures avoisinantes. La majeure partie de son régime alimentaire est constituée de plantes monocotylédones. Le Ragondin est également très adroit lorsqu’il s’agit d’attraper sa nourriture en nageant (graines flottantes…).
Le Ragondin pratique la caecotrophie, c'est-à-dire qu’il ingère à nouveau ses excréments. Cette méthode de digestion lui permet ainsi d’assimiler plus facilement les nutriments et d’en éviter les pertes.

Reproduction

Le Ragondin est une espèce très prolifique. La femelle peut engendrer plusieurs portées par an ( 1,2) et ce, peu de temps après avoir mis bas. La gestation dure 130 jours et il naît à chaque portée cinq à six petits dont le poids à la naissance avoisine 150 g. Ceux-ci sont sevrés dès l’age de six à dix semaines mais nagent déjà depuis longtemps. Néanmoins, la puberté n’est atteinte que vers l’âge de trois mois. Les jeunes pèsent alors environ 2 kg.
La femelle allaite ses petits grâce à ses mamelles disposées latéralement sur son corps. Elle peut alors nager flanquée de ses petits accrochés à ses tétines. Cependant aucune preuve n’a été faite de l’allaitement pendant la nage.
Les jeunes arrivent à maturité à l’âge de six mois.

Origine et introduction

L’aire de répartition naturelle du Ragondin s’étend sur l’Amérique du sud, de la Terre de Feu à la Bolivie et au sud du Brésil.

Il y aurait eu deux vagues d’introduction du Ragondin en France ( 3). La première s’effectua à partir de 1882 en Indre et Loire jusqu’au début de la première guerre mondiale en 1914. Cette première population introduite disparut pendant le conflit et une deuxième série d’introductions débuta dès 1925 et dura trois ans, jusqu’à la crise de 1929. L’ensemble des individus présents en France actuellement serait issu de cette deuxième population introduite.
C’est l’industrie de la fourrure, florissante au début du XXième siècle, qui a motivé l’introduction du Ragondin en France. Seulement, l’arrêt brutal des élevages au moment de la crise de 1929 a provoqué la libération de nombreux individus dans la nature. L’espèce s’est ainsi propagée du sud-ouest vers le nord et l’est de la France.
Dans une moindre mesure, le Ragondin a également été introduit dans certain marais afin de limiter la végétation (faucardage) ( 1,2).
Le mode et la période de propagation de ce rongeur en Bretagne ne sont pas vraiment connus, toujours est-il qu’en 1995, le Ragondin avait colonisé l’ensemble du territoire français à l’exception des zones montagneuses et urbanisées.
Les populations de Ragondins supportent mal le froid qui tue une grande partie des individus ( 4). Seulement, la raréfaction des hivers rigoureux après le milieu des années 1980 a permis à ceux-ci de survivre plus facilement, provoquant ainsi une explosion démographique dans les milieux aquatiques.

Impacts du ragondin

Impact sur les communautés végétales des cours d’eau

Les populations de Ragondins exercent une forte pression sur les végétaux qui peuplent les abords des plans d’eau. Les Ragondins créent en effet des plages d’abroutissement en consommant la végétation ( 6). Il est possible d’observer ces pelouses rases dès la fin du mois de mars. Les Ragondins les fréquentent jusqu’en juin mais le bétail y pâture dès le mois de mai. Il devient donc difficile de différencier les impacts du rongeur de ceux des bovins.
Le Ragondin s’adonne également au gratti : cette pratique, fréquente en hiver, consiste à gratter le sol et en extraire les tiges souterraines des plantes pour les manger.

Impact sur l’agriculture

Le Ragondin a tendance à s’attaquer aux parcelles cultivées situées proximité des milieux aquatiques ( 4). Il affectionne particulièrement les céréales (maïs, blé, orge, avoine…) et en particulier les jeunes pousses de maïs riches en matières nutritives. Au cours de l’année, il n’hésite pas s’aventurer plus profondément dans les champs pour consommer les jeunes épis de maïs, également riches en nutriments.
Les études à ce sujet ( 6) ont montré que le Ragondin touche généralement les dix premiers rangs de culture. Seulement, il s’attaque à plusieurs pieds sans en consommer la totalité. Le Ragondin est donc un animal qui gaspille beaucoup la ressource. Les dégâts occasionnés aux cultures sont donc relativement importants.
Le Ragondin est également connu pour avoir un impact sur les peupleraies ( 2). Il ronge les troncs des peupliers à environ 1 m de hauteur et entame les parties externes du bois. Les vaisseaux chargés de transporter la sève sont ainsi détruits et les parties aériennes privées d’eau. L’arbre s’assèche et meure en quelque temps. Le vent se charge alors de l’abattre.

Impacts hydrauliques

Toutefois, l’impact principal du Ragondin est surtout mécanique. En creusant des galeries souterraines le long des berges des cours d’eau, les Ragondins, surtout quand ils sont nombreux, provoquent l’effondrement des berges.
Les sédiments qu’ils remanient lors du creusement des galeries, sont évacués dans les cours d’eau et provoquent leur envasement. Ce surplus de sédiments occasionne des surcoûts de gestion hydraulique liés à la nécessité de curer les cours d’eau. La réfection des berges détruites par les galeries est également préconisée, là encore avec des surcoûts importants.
Les dégâts occasionnés aux ouvrages hydrauliques à proprement parlé sont négligeables. C’est souvent le contournement des ouvrages par les galeries qui provoquent des dommages sévères ( 4). Un vannage (sorte de barrage) devenu inefficace et le cours d’eau n’est plus régulé. Pire encore, l’ouvrage, fragilisé, peut se rompre et c’est l’inondation en aval avec les dégâts importants et les coûts de réparation qui en découlent.
Il peut également occasionner la rupture des bassins de lagunage destinés à épurer les eaux usées.
Les galeries de Ragondin déstabilisent également les routes et les voies ferrées. Elles ne sont plus soutenues et peuvent donc s’effondrer .
Tout comme le Rat musqué, il met en péril les ouvrages d’art et perturbe le fonctionnement hydraulique des cours d’eau.

Impacts sanitaires

Le Ragondin est porteur de nombreux parasites tels que la douve du foie, les bactéries leptospires et le ténia qui peuvent être facilement transmis à d’autres mammifères et à l’être humain.
Les différentes études réalisées sur ce rongeur montrent qu’une grande partie des individus sont atteints par la leptospirose ( 1). Les bactéries responsables de cette maladie sont disséminées dans le milieu par les urines. La transmission aux autres mammifères s’effectue par contact avec les muqueuses (bouches, yeux…). Le bétail qui pâture à proximité des zones humides peut être atteint par cette maladie, provoquant d’importantes pertes financières pour les éleveurs.
Cette maladie se manifeste par des fièvres et des douleurs musculaires et atteint les reins. Elle peut toucher les êtres humains, en particulier les personnes exposées aux rongeurs et ayant des activités nautiques ( A).
Le Ragondin est également l’hôte de la douve du foie, un petit vers plat de 2 cm environ qui se développe dans le foie des mammifères. Une étude parue en 2001 ( 7) montre que 8 % des Ragondins peuvent être atteints par ce parasite (40 % dans les zones les plus touchées) et qu’il peut le transmettre à du bétail. Or, ce parasite, tout comme les leptospires, est transmissible aux autres mammifères via les excréments. Les œufs qu’ils contiennent donnent naissance à des larves qui se développent dans l’organisme d’un mollusque, la Limnée tronquée ( 8). Les larves y engendrent des cercaires qui sont déposés dans le milieu et se fixent sur les végétaux. Ces cercaires sont consommés par le bétail en même temps que les végétaux par pâturage. L’Homme peut également être contaminé lors de l’ingestion de salade sauvage (pissenlit, cresson), là où le bétail est touché.
La douve affaiblit fortement les animaux qu’elles parasitent. Elle détruit les canaux biliaires qui se calcifient et le foie devient hypertrophié. Il s’ensuit une baisse de rendement des élevages, ce qui conduit à des pertes économiques élevées ( 9).
Chez l’Homme, les symptômes de la douve du foie sont identiques à ceux des animaux. Ils se manifestent par des nausées, de la fièvre, de l’urticaire, des douleurs abdominales provoquées par la transformation des cercaires en adultes.
Les populations de Ragondin sont fortement suspectées d’être un réservoir important de ce parasite.

Gestion des populations de ragondin

Le Ragondin est considéré comme un animal nuisible et chassable dans la totalité des départements du territoire métropolitain ( B,C). A ce titre, il fait l’objet de nombreuses campagnes de contrôle destinées à limiter les effectifs de sa population. Ce sont les Fédérations départementales de chasseurs qui mènent ces campagnes de contrôle. Elles coordonnent les actions de piégeage des Ragondins par des associations de piégeurs agréées. Chaque membre d’une association de piégeurs dispose des cages-pièges en des points stratégiques (lieu de passage des Ragondins). Les pièges sont quotidiennement relevés et l’animal est euthanasié sur place. Chaque piégeur communique le résultat de ses prises à la Fédération de chasse de son département qui centralise les résultats. A titre d’exemple, dans le département du Finistère, 1238 Ragondins ont été capturés en 2005 (données de la Fédération départementales de chasseurs du Finistère). Ce chiffre est 50 fois plus élevé que celui des années 1990. Il est cependant hasardeux de comparer ces valeurs dans la mesure où l’effort de capture n’est pas précisé. En effet, beaucoup plus de moyens ont pu être employées en 2005 qu’en 1995, conduisant ainsi à capturer plus d’animaux.

De plus, la Fédération Régionale de Défense contre les Organismes Nuisibles de Bretagne ( Feredec) pratique également des campagnes de piégeage à la demande des communes quand la pression des Ragondins sur les cultures devient trop forte. En Ille et Vilaine, environ 1 500 cages-pièges sont utilisées toute l’année pour le contrôle de la population des Ragondins. De nombreux volontaires participent à ces campagnes de piégeage.
Outre le piégeage, la destruction à tir des Ragondins est autorisée pendant certaines périodes de l’année, variables suivant le département. Généralement, ces périodes précèdent l’ouverture générale de la chasse. Selon le département, une autorisation individuelle doit être demandée.
Dans les régions limitrophes, l’empoisonnement est également pratiqué. Il s’agissait en 1985 de la technique la plus efficace et la plus sélective ( 2) : elle n’atteignait que les Ragondins et les Rats musqués. Des radeaux contenant des carottes empoisonnées à la bromadiolone étaient placés dans les canaux. Les Ragondins se nourrissaient des carottes empoisonnées et mouraient dans les quatre jours suivants. La substance employée étaient peu agressive pour l’environnement et se dégradait rapidement sous l’influence de la lumière. En outre, les risques d’intoxication étaient faibles pour les carnivores tentés de consommer du Ragondin empoisonné.
Cette technique s’avère efficace dans les régions limitrophes dont la surface de marais est plus élevée qu’en Bretagne. Seulement, l’empoisonnement nécessite une organisation importante et une bonne connaissance de la part des personnes qui l’emploient.
En outre, l’effet de cette technique est limité par le manque de concertation dans l’organisation de la lutte. Souvent, les communes d’un même bassin versant ne sont pas traitées en même temps. Ceci permet aux Ragondins de se réfugier dans les zones non traitées et de recoloniser l’ensemble du bassin versant après le traitement.

Perspectives et recherche

Une étude du Conseil général du Finistère datant des années 2000 ( 10) a tenté de valoriser le Ragondin vivant sur l’Aulne. L’animal est en effet reconnu pour la qualité de sa chair, la valeur de ses dents en « ivoire rose », sa fourrure et sa graisse qui permet de fabriquer du savon. Un sondage a été effectué auprès des visiteurs du canal de Nantes à Brest dans le Finistère. Nombre d’entre eux ont été séduits par les qualités gustatives de la chair de Ragondin mais beaucoup craignent une éventuelle toxicité de sa viande (présence de parasites). En outre, cette étude montre que les circuits de distribution et de traitement de la viande ne sont pas encore au point même si le Ragondin détient un réel potentiel commercial.
Il existe cependant un réseau de vente sur internet de produits dérivés du Ragondin. Il est possible de commander des fourrures, de la nourriture, des dents…

Rédigé par Fabrice Pelloté en collaboration avec Michel Pascal, Olivier Lorvelec, Philippe Clergeau (Inra).

Références citées
Publications scientifiques
1. Guillou Y and Manifacier G. 1997. Impact du ragondin et de la faune mammalienne fouisseuse sur les levées de la Loire en Maine-et-Loire. Fédération départementale des groupements de défense contre les ennemis des cultures du Maine et Loire.
2. Patenôtre B. 1985. La lutte contre le ragondin. Institut supérieur agricole de Beauvais. 1985.
3. Pascal M., Lorvelec O., Vigne J.-D., 2006. Invasions biologiques et extinctions. 11 000 ans d'histoire des vertébrés en France. Editions Belin Editions Quae, 350 pages qui est une mise à jour du rapport ( téléchargement) :
Pascal M., Lorvelec O., Vigne J.-D., Keith P. & Clergeau P. (coordonnateurs), 2003. Évolution holocène de la faune de Vertébrés de France : invasions et disparitions. Inra, CNRS, MNHN. Rapport au Ministère de l'Écologie et du Développement Durable (Direction de la Nature et des Paysages), Paris, France. Version définitive du 10 juillet 2003 : 381 pages. (rennes.inra.fr/scribe/document/rapport.pdf)
4. ACTA. 1996. Le Ragondin, Biologie et méthodes de limitation des populations.
5. Abbas A. 1984. Contribution à l'étude du régime alimentaire du Ragondin; Myocastor coypus (Molina, 1782) dans le marais Poitevin.
6. Abbas A. 1987. Régime alimentaire du ragondin (Myocastor coypus, Molina) dans le Parc naturel du Marais Poitevin, méthodologie, analyse et impacts sur une culture de maïs (Zea mays). Parc Naturel Régional du Marais Poitevin, Val de Sèvre et Vendée.
7. Menard, A., Agoulon, A., L'Hostis, M., Rondelaud, D., Collard, S., and Chauvin, A. 2001. Myocastor coypus as a reservoir host of Fasciola hepatica in France. Veterinary Research 32(5), 499-508.
8. Terrier ME. 2007. La grande douve du foie (Fasciola hepathica), quelques notions. Lettre SAGIR 159.
9. Burger L. 2007. Sur les traces de la grande douve du foie (Fasciola hepathica). www.swissgenetics.ch/uploads/media/beratung_02.06_f.pdf .
10. Le Menn V. and Conseil Général du Finistère. 2002. Etude sur la valorisation du Ragondin.
Sites internet
A : L’Institut Pasteur

B : Les Fédérations départementales de la chasse mentionnant les arrêtés préfectoraux relatifs aux espèces nuisibles:
www.chasseurs-finistere.fr/
www.fdc35.com/
C : Préfecture du Morbihan