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Dernière modification le 01 mai 2008


Recherches actuelles

La question des invasions biologiques fait l’objet de plusieurs programmes de recherche dans le monde en vue d’acquérir des données scientifiques de haut niveau sur le phénomène. Invabio, Alarm, Daisie sont autant de programmes destinés à acquérir des données sur les espèces concernées et centraliser les résultats des recherches sur les espèces invasives. De l’échelle locale à l’échelle internationale certains programmes expérimentent et mettent en œuvre divers moyens de lutte contre les invasions biologiques et leurs conséquences.


Au niveau international le phénomène d’invasion biologique a été pris en compte par l’Union internationale de conservation de la nature (UICN) depuis 2000. Les membres de son groupe d’experts sur les invasions biologique (ISSG) ont adopté des directives pour éviter la perte de biodiversité due aux espèces introduites invasives. Ces directives préconisent entre autre une meilleure prise en compte du phénomène dans le monde, une réduction des introductions d’espèces, une meilleure législation…
Le programme vise à établir une base de données mondiale sur les espèces invasives. Elle regroupe l’ensemble des informations concernant chaque espèces introduites dans une zone de la planète : impact sur les écosystèmes, l’économie, la santé humaine… Elle indique également les différents travaux réalisés sur l’espèce et sa biologie dans la zone nouvellement conquise.

L’ISSG est donc partie prenante de la recherche internationale en matière d’invasions biologiques. Avec le Scientific Committee on Problems of the Environment (Scope), le CAB International et the United Nations Environment Programme (Unep), elle a fondé le Global invasive species project (Gisp). Cette association s’est donnée pour mission d’intervenir à l’échelle internationale dans la lutte contre les espèces invasives. Elle est pour cela chargée d’appliquer la Convention pour la diversité biologique (CBD) élaborée lors de la Convention de Rio de Janeiro en 1992. Le Gisp travaille en partenariat avec d’autres acteurs mondiaux (dont ceux qui ont participé à sa création) pour élaborer des programmes de recherche telle que la lutte contre la Pyrale du nopal, la protection des forêts de Lambus du Kenya…
D’autre part le Gisp publie de nombreux travaux, diffuse ses résultats au sein de conférences internationales, émet un bulletin d’information et fait donc circuler de nombreuses données sur les invasions biologiques.

Le programme Delivering alien invasive species inventories for Europe (Daisie) poursuit des objectifs similaires à l’échelle de l’Europe et de la zone méditerranéenne. Financé par des fonds européens, les laboratoires impliqués dans ce programme se sont fixés pour objectifs de poser les bases du problème des invasions biologiques en définissant clairement les concepts et les termes utilisés, et ce, afin de travailler sur des bases communes. Par ailleurs, le programme Daisie cherche à identifier les espèces (par une liste européenne quasi exhaustive) et les risques environnementaux en jeu (écologie, santé, économie).
Le site dresse également une liste des organismes de recherche qui ont travaillé sur cette problématique. En France, l’Inra , le Museum national d’histoire naturelle (MNHN) et le Laboratoire de diversité et de fonctionnement des écosystèmes de l’Université de Metz travaillent sur ce programme.

Le Ministère en charge de l'environnement a financé un programme national de recherche sur les espèces invasives : le programme Invabio . D’une durée de 7 ans (2000 à 2006), il a permis d’accroître les connaissances sur les espèces invasives du territoire français et de ses zones marines en finançant 30 sujets d’études soumis par des laboratoires de recherche français. Ces sujets d’études concernent aussi bien le développement de la Jussie en France que celui de la Crépidule dans la Rade de Brest ou encore l’invasion de la Réunion par le Longose. Des laboratoires de recherche comme le Cemagref , l’Inra , l'Ifremer ont ainsi participé à ce programme.
Suite à cela, l’Université de Metz a créé une base de données compilant l’ensemble des résultats obtenus durant les 7 années de recherche.

L’Agence nationale de la recherche (ANR) a également financé un programme de recherche sur les invasions biologiques. Intitulé Aliens (Assessment and Limitation of the Impacts of Exotic species in Nationwide insular Systems), ce projet, d’une durée de 3 ans, implique plusieurs laboratoires français dont l’Inra de Rennes, le Département Ecologie et Gestion de la Biodiversité du Muséum national d’histoire naturelle (MNHN), l’Université de La Réunion…
L’objectif est de connaître le rôle des espèces invasives dans les chaînes alimentaires insulaires. Les équipes concernées ont sélectionné le Rat comme modèle d’étude dans 8 groupes d’îles françaises réparties sur l’ensemble du globe.

Les invasions biologiques représentent l’une des thématiques du programme Alarm (Assessing Large Scale Risks for biodiversity with tested Methods). Ce programme de recherche consiste en l’analyse des méthodes et protocoles destinés à l’évaluation des risques environnementaux à grande échelle. De nombreux organismes de recherche dont l’Inra et le CNRS en France ont rejoint ce programme.

Les programmes de recherche sur la thématique des invasions biologiques sont donc nombreux et s’imbriquent les uns dans les autres.

A l'échelle européenne, le Conseil international pour l'exploration de la mer ( ICES) tient annuellement à jour depuis 2008 l'état des recherches et bilan des invasives concernant le milieu marin ( télécharger les rapports annuels sur le site de l'ICES).

Rédigé par Fabrice Pelloté (Inra) en collaboration avec Philippe Clergeau (Inra) et Ronan Lucas (GIP Bretagne environnement).