Intérêts des sites accueillant les oiseaux d'eau en Bretagne à la mi janvier

Sur la période 2000-2009, 19 sites sont qualifiés d'importance européenne au moins une fois pour l'accueil des oiseaux d'eau hivernants (protocole Wetlands International)
2 sites sont qualifiés d'intérêt européen uniquement par des anatidés, 9 autres uniquement par des limicoles et 8 sites à la fois par des anatidés et limicoles.
La foulque macroule, seul rallidé, ne désigne aucun site d'intérêt européen ou national.
Le nombre annuel de sites d'intérêt européen varie entre 7 et 11.

20 sites entre 2000 et 2009 sont qualifiés au moins une fois d'intérêt national dont 13 sont aussi d'intérêt européen.
Le nombre annuel de sites d'intérêt national varie entre 9 et 13.

Le golfe du Morbihan et la baie du Mont Saint-Michel sont deux sites à abondance hivernale majeure avec plus de 50 000 oiseaux. En moyenne sur 10 ans, ils cumulent 37 % des effectifs toutes espèces confondues.
Chaque année ils sont qualifiés de site d'intérêt européen par un minimum de 5 espèces ainsi que d'intérêt national.

Une espèce pour laquelle la Bretagne joue un rôle significatif peut ne pas qualifier de site d'intérêt significatif. Par exemple le bécasseau sanderling : la Bretagne a un rôle majeur pour cette espèce mais aucun site l'accueillant ne dépasse l'intérêt régional.

La récolte des données s'inscrit dans le cadre du réseau Wetlands International. Les observations sont réalisées annuellement, à la mi janvier, et regroupées par entités géographiques fonctionnelles.
Pour la Bretagne, y participent chaque année les ornithologues des réseaux associatifs bretons (BV-Sepnb, Geoca, Gob, LPO ...) ou institutionnels (ONCFS, gestionnaires d'espaces naturels ...).
La coordination des acteurs et des données est régionale (coordinateurs bénévoles), nationale (LPO et ONCFS) et internationale (Wetlands International).

Pour une espèce, le niveau d'intérêt d'un site est :
- européen si l'effectif à la mi janvier dépasse 1% de la population européenne (de la zone biogéographique - la méditerranée est donc exclue ici - ou 20 000 individus pour le vanneau huppé et la bécassine des marais);
- national si l'effectif à la mi janvier dépasse 10 % de la population nationale;
- régional si l'effectif à la mi janvier dépasse 10 % de la population bretonne;
- local dans les autres cas;
- nul : le cas des espèces allochtones ou indéterminées.

Si plusieurs espèces sont prises en compte sur un site, l'intérêt global du site est le maximum des intérêts.

Seules les espèces autochtones communes (plus de 100 individus en Bretagne en moyenne annuelle sur 10 ans) sont prises en compte dans cette analyse. Pour les autres espèces, les très faibles effectifs par sites rendent l'analyse hasardeuse car trop fortement sensibles aux biais d'observations : variation inter annuelle de l'effort de prospection, aléas climatiques, etc.

Un certain nombre d'individus comptabilisés par les recensements ne sont pas affectés à des sites : indétermination de l'espèce, imprécision sur le site, stations d'observations éparpillées non incluses dans les sites déterminés à l'échelle nationale. En moyenne sur 10 ans et toutes espèces confondues, ils représentent 4 % (anatidés) et 2 % (limicoles) du total. Une évolution future de l'application du protocole Wetlands, notamment une précision sur le périmètre des sites, devrait permettre de prendre en compte ces chiffres dans l'analyse.

Pour certaines espèces, les effectifs observés dans le cadre du protocole Wetlands International ne sont pas toujours représentatifs des populations présentes à la mi janvier en Bretagne : soit de part la difficulté d'observation d'espèces fréquentant préférentiellement le milieu marin : par exemple harle huppé ou macreuses, soit de part l'écologie d'espèces fréquentant en nombre d'autres milieux que les zones humides : par exemple pluvier doré, vanneau huppé. Sans sources d'informations complémentaires, il convient donc de rester prudent quant à l'analyse de l'intérêt d'un site par rapport à ces espèces.